Compte tenu du fait que le CBD ne crée ni effets psychoactifs ni dépendance, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et la Cour de Justice de l’Union Européenne ne le classent pas dans la catégorie des stupéfiants.
Il est donc autorisé à la vente et à la consommation en France, à ceci près que :
- la teneur en THC d’un produit ne doit pas excéder 0,2%
- et que les mineurs n’ont pas l’autorisation d’acheter des produits à base de cannabidiol.
Mais que dit la science de l’impact de la consommation de CBD sur la sécurité routière ? Qu’est-ce qui est autorisé ?
Les effets sur la conduite : que dit la science ?
2 études scientifiques publiées récemment révèlent que la consommation de cannabis à dominante CBD n’affecte pas la capacité à conduire.
En décembre dernier, une étude a été dirigée par la Lambert Initiative for Cannabinoid Therapeutics de l’Université de Sydney et publiée dans le Journal de l’American Medical Association a impliqué 26 participants qui ont “vapé” du cannabis contenant différents ratios de THC et de CBD, puis ont parcouru un trajet de 100 kilomètres dans des conditions contrôlées sur les routes publiques.
Pour le Dr Thomas Arkell, le résultat est très clair : le CBD n’affecte pas les capacités à la conduite”.
Quelles mesures et avec quel protocole ?
La seconde étude est une étude suisse, publiée il y a quelques mois. “A notre connaissance, c’est la première étude qui évalue l’impact potentiel de la consommation de CBD sur la sécurité routière”, expliquent ses auteurs, Tim J. Gelmi, Wolfgang Weinmann et Matthias Pfäffli.
Publiée dans la Bible de la littérature scientifique, PubMed, qui regroupe 33 millions d’articles et d’études liées à la science, la biologie et la médecine, les auteurs se sont fixés l’ambitieux objectif d’évaluer l’impact du CBD sur les capacités psychomotrices et cognitives liées à la conduite. Késako ? En bref, c’est tout ce qui nous sert à analyser une situation, prendre une décision et réagir une fois que l’on est au volant.
Dans cette démarche, 33 volontaires ont été divisés en 2 groupes. L’un des groupes a eu un placebo tandis que le second a consommé du cannabis à dominante CBD (16,6% de CBD et 0,9% de THC, au-dessus donc du seuil légal en France qui est de 0,2%).
Ces volontaires ont ensuite subi :
- d’une part, des tests faisant partie d’un système de mesures utilisé couramment (dans 26 pays) pour évaluer la capacité à conduire,
- d’autre part, des exercices d’équilibre et de coordination régulièrement utilisés par les agents de police en Suisse en cas d’infraction routière ou de contrôle, pour voir s’il y a des déficiences physiques dues à la consommation de stupéfiants ou d’alcool.
Temps de réaction, comportement en situation de stress, capacité à se concentrer, équilibre, coordination, pression sanguine, … Tout a été évalué et consigné pour établir vraiment quels sont les risques au volant, s’il y en a.
Zoom sur le temps de réaction
Quand on pense au combo CBD et conduite, on peut penser ralentissement du temps de réaction et des réflexes. Mais les chiffres sont là : pour réaliser la série de tests basés sur des stimuli lumineux et sonores, le groupe qui a consommé du cannabis à dominante CBD a eu une vitesse de réaction moyenne de 60,6 s tandis que celle des consommateurs de placebo était à peine au-dessus (61,0 s). Seul un clignement d’œil (0,4 s en moyenne) sépare les deux moyennes.
Le CBD n’affecte pas la coordination
Afin de prévenir tout accident sur la route, il faut bien sûr pouvoir compter sur une coordination à toute épreuve.
Dans ce travail, les chercheurs ont établi que sur 66 tests de coordination, 6 étaient en dehors de la fourchette de temps de réaction dite normale, établie entre 20 et 45 secondes.
A noter : sur ces 6 cas en marge, un seul concerne une personne ayant consommé du CBD (l’hypothèse retenue étant que cette personne n’avait peut-être pas bien compris les consignes). Les 5 autres cas concernent en fait uniquement des personnes ayant eu le placebo.
Quelles conclusions ?
Les conclusions des scientifiques sont très claires :
- “entre une personne ayant consommé du cannabis à dominante CBD et une personne ayant eu le placebo, il n’y a pas d’impacts notables sur le temps de réaction”,
- et “aucun changement n’a été observé en termes de comportement, de capacités psychomotrices, de capacité à s’orienter dans l’espace, de saute d’humeur, de capacité à dialoguer”.
Consommation et contrôle : qu’est-ce qui est autorisé ?
Dans le pays de l’Hexagone, consommer du CBD est légal si le taux de THC du produit est inférieur à 0,2%. Mais à quoi faut-il s’attendre lorsque l’on prend le volant : retrait du permis de conduire, plainte lors d’un contrôle routier, sanctions, … ? A partir de quelles doses peut-on être considéré comme positif lors d’un contrôle routier par les forces de l’ordre ?
2 enjeux : la concentration et le moment de la consommation
Le CBD étant légal, il n’y a aucun risque à se faire contrôler positif à cette substance. Comme l’explique le Dr Patrick Daimé, médecin généraliste et Vice-Président de l’association Addictions France : « les tests recherchent spécifiquement le THC donc le cannabidiol pur ne positive pas à ces tests »*.
La question est plus de faire attention aux 2 éléments suivants :
- la concentration en THC des produits (que ce soit les fleurs de cannabis, les huiles ou autres produits comestibles qui peuvent tous, selon le mode de production, présenter une absence de THC ou bien un taux élevé donc positif lors d’un contrôle),
- le moment où l’on consomme le CBD. Dans les études scientifiques, le taux de THC dans le sang est, directement après la consommation, de 2,6 microgrammes par litre de sang, alors que 45 minutes plus tard, il est de 0,9 mg/mL. L’étude australienne, elle, montre que 4h après la consommation de cannabis à teneur modérée à forte en THC, il n’y a plus d’effet du THC sur la conduite.
Peut-on être positif au test salivaire ou urinaire ?
En France, les forces de l’ordre, que ce soit la police ou la gendarmerie, disposent de tests salivaires et urinaires permettant de dépister l’usage de stupéfiants.
Comme le précise l’arrêté du 13 décembre 2016 :
– les tests salivaires sont positifs à partir de 15 ng de THC par millilitre de salive,
– les tests urinaires, eux, le sont à partir de 50 ng de THCCOOH (acide carboxylique du THC) par millilitre d’urine.
Pour le CBD, s’il contient moins de 0.2% de THC comme l’impose la réglementation française, il n’entraînera pas de positivité à un test salivaire ou urinaire.
Par contre, le risque d’une suspension du permis de conduire n’est clairement pas nul, d’une part parce que l’origine et la composition d’un produit n’étant pas toujours très transparentes, celui-ci peut contenir davantage de THC que ce qui est autorisé en France.
D’autre part parce que si un test salivaire effectué par les forces de l’ordre s’avère positif, il arrive que les conducteurs ne soient pas systématiquement informés du fait qu’ils ont le droit de faire un prélèvement sanguin pour approfondir les données.
Quelques conseils
En somme, pour concilier CBD et conduite, il vaut mieux :
- privilégier les tisanes, les vaporisateurs ou les huiles, comme nos huiles Wellness THC-FREE. En effet, si le CBD est fumé, les muqueuses buccales sont imbibées, et les tests salivaires ont plus de mal à faire la différence,
- attendre un petit moment après la consommation avant de prendre la route,
- et ne consommer que des produits dont on connaît l’origine donc la composition.
* Source : Santé Journal des Femmes, article du 20 octobre 2021